Le post de Goudet

Goudet : « On connaît la bonne foi de l'auteur de ces lignes lui qui prétendait qu il n'y avait pas de recours d'ugc et mk2 contre Le Melies et imaginait un accord secret entre Brard et Ugc il y a quelques années. L'esprit partisan pourrait il rendre aveugle ? Au cinéma apparemment. Mais la phrase consistant à distinguer une bonne programmation d'un empilement de bons films... est celle que j'ai écrite sur mes réseaux sociaux à propos de la programmation désastreuse de l'été dernier qui a empilé plus de 30 films de répertoire projetés dans des salles désertées. Merci de cet hommage, Petitjean et vivement la retraite. Notons l'indécence totale qu'il y a à revisiter par le travestissement 10 ans de travail pour faire passer la pilule d'accusations diffamatoires dont la justice est désormais saisie. »

Mes commentaires

Évidemment, c'est du Goudet, cela commence par une attaque personnalisée « on connaît la bonne foi de l'auteur ».

En ce qui concerne l'affaire du recours d'UGC (avril 2007), auquel s'est joint MK2, Goudet est, comme souvent dans l'affabulation totale. Mes prises de position de l'époque sont publiques, accessibles à tous : soit sur le site du Poivron (n°94), soit sur ce blog même (blog commencé en décembre 2006; les billets sur UGC sont entre octobre et décembre 2007, toujours dans les archives du blog). Il suffit de s'y reporter. Pour info, je reproduis également l'édito du n°96 (décembre 2007) à la fin de ce billet.
Mais, dans les « storytelling » successifs que Goudet fait des 15 dernières années du Méliès, la réalité disparaît de plus en plus derrière des fictions.

En ce qui concerne « la bonne programmation et l'empilement », il y a là présomption d'égocentrisme de la part de Goudet : je n'ai jamais été sur ses réseaux sociaux, et cela ne m'intéresse en rien. Il n'y a pas de copyright sur « empilement » : pour l'instant, ce sont les affabulations de l'ex-directeur du Méliès qui s'empilent. Au passage, je signale que mon argument était qu'il n'y a pas UNE seule bonne programmation possible, mais plusieurs, selon des choix éditoriaux. Celle de Geneviève Houssay, directrice du Méliès quand sa gestion était déléguée à une association avant 2001 était différente, mais bonne : elle a redressé le Méliès, et Goudet s'est inscrit dans les pas de celle qui l'a précédé, merci à lui. Les 3 salles (Atalante + Autre) de Bayonne, que je fréquente régulièrement maintenant, ont une autre programmation, excellente aussi. Appuyée sur une association de 1400 adhérents... La gestion associative d'un service public (un cinéma municipal), cela marche.

« La programmation désastreuse de l'été dernier, les salles désertées » : c'est le genre de formule lapidaire, sans arguments, habituelle chez l'ex-directeur quand il fait le « bashing » de la nouvelle directrice. Je reviendrai sur ces attaques très personnalisées contre Nathalie Hocquard par Goudet, avant même son licenciement.

« Vivement la retraite » ? Encore une mise en cause personnalisée, et hors sujet.

« Le travestissement de 10 ans de travail » ? Encore une affabulation. Quant à la justice, elle a d'abord été saisie par la ville pour faire la lumière sur les flux financiers qui ont disparu de la comptabilité publique : voir le rapport du CNC. Elle jugera aussi les accusations faites par Goudet.

Je reviendrai prochainement sur les affabulations de Goudet à partir de ses différentes déclarations publiques. Ce n'est pas triste. A suivre donc.

Édito du Poivron n°96 (décembre 2007) : Menace sur les cinémas indépendants

UGC, parfois allié avec MK2, a multiplié les recours contre des cinémas municipaux ou des cinémas indépendants. Le Méliès à Montreuil est dans la première catégorie. Le Comoedia à Lyon est dans la seconde. Ce dernier est non seulement attaqué devant le tribunal administratif pour l’aide reçue du CNC, mais aussi au pénal pour l’utilisation du nom "Comoedia". A Bordeaux, c’est la municipalité qui menace la survie de l’Utopia à coup de taxes sur les parkings.
Qu’ils soient municipaux, en régie municipale directe comme le Méliès, ou en délégation associative comme le Kosmos à Fontenay-sous-Bois ou le Cin’Hoche à Bagnolet, qu’ils soient privés comme le Vincennes, le Comoedia ou les Utopia, ces salles défendent un même modèle culturel.
Ce sont des cinémas avant tout de proximité. Ils sont tous classés "Art et Essai", parfois "recherche" ou "répertoire". Ils ont des objectifs d’animation culturelle, de formation des publics et d’éducation à l’image. Certains, comme le Méliès, le Trianon (Romainville) et le Kosmos, s’adressent particulièrement au jeune public. Ils organisent festivals et manifestations et remplissent une mission de service public : diversité culturelle, diversité des films. Cela passe par la diversité des salles.
En Seine Saint Denis, il y a 20 cinémas, associatifs ou municipaux, avec 35 écrans. Ils ont été créés ou repris par les municipalités dans les années 1980. Avec les changements sociologiques récents, ces cinémas se développent : près d’un million d’entrées en 2006.
C’est une épine dans le pied des grands réseaux d’exploitants voulant conquérir toujours plus de parts de marchés. L’opposition entre les cinémas indépendants et UGC est une vraie opposition entre le service public et un libéralisme normalisateur de la culture. Il faut rappeler que le célèbre AGCS (accord général sur les commerces et les services, de l’organisation mondiale du commerce) concerne toute la chaîne cinématographique, de la production à la projection.
Les cinémas d’Art et Essai sont devenus un enjeu économique majeur. Ils le seront de plus en plus avec le prochain avènement de la projection numérique, nécessitant de lourds investissements. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’agression d’UGC contre plusieurs salles indépendantes, dont le Méliès.
L’extension du Méliès à 6 salles est une première pour un cinéma municipal. En se positionnant comme "petit multiplexe", en se battant sur le terrain économique, un cinéma "de service public" refuse de se laisser étouffer par les grands circuits cinématographiques.
Tous les cinémas indépendants qui développent le même modèle culturel, qu’ils soient municipaux ou privés, doivent être solidaires et regrouper leurs forces pour résister aux grands circuits.
C’est le sens du soutien des élu-e-s "Avec les Verts - Montreuil Ville Ouverte" au Méliès. Ils avaient présenté un vœu en ce sens au dernier conseil municipal, vœu refusé par le maire qui avait proposé un texte assimilant soutien au Méliès et soutien général à sa politique municipale. La défense du Méliès mérite mieux que les manœuvres politiciennes du maire.