Méliès versus UGC+MK2
Par Patrick Petitjean
On a cent fois raison de combattre la volonté de contrôle d'UGC et de MK2 sur les salles de cinéma, de défendre le cinéma de qualité et de proximité comme service public. Mais l'attitude de la muncipalité de Montreuil a souvent été contradictoire, et l'est encore. Et pourquoi donc ne pas avoir cherché à ouvrir un 2e Méliès dans le haut Montreuil, plutôt que de transférer les salles actuelles en face de la mairie et d'en ajouter 3 de plus toujours au centre ville ? Les élu-e-s Verts-MVO viennent de publier une tribune fort pertinente dans le journal municipal.
Méliès contre les multiplexes
UGC a déposé des recours en annulation contre l'extension du cinéma Méliès à Montreuil et celui du cinéma Bijou de Noisy le Grand. Pour UGC, ce service public est de la "concurrence déloyale" Assez comique de la part d'UGC qui a inauguré en janvier 1997 son multiplexe de Rosny et déstabilisé en conséquence la plupart des cinémas de proximité du département ! Ce qui déplaît à UGC, c'est que les pouvoirs publics (des municipalités, et le Centre National de la Cinématographie) défendent des cinémas de proximité, de qualité.
Aujourd'hui, le Méliès et le maire de Montreuil prennent la tête de la résistance face aux multiplexes.
La municipalité serait évidemment plus crédible si elle n'avait pas elle-même cherché à implanter un multiplexe à Montreuil. Rappelons l'incroyable argumentaire développé lors des conseils municipaux de janvier et mai 1999 ainsi que dans le journal municipal du 31 mars 1999 : complémentarité entre le Méliès et un multiplexe, et besoin des ressources de la taxe professionnelle de ce cinéma commercial pour financer la politique culturelle de la ville… La municipalité a d'abord cherché à faire venir 12 à 15 salles dans le quartier Valmy aujourd'hui colonisé par la BNP (vote du 27 mai 1999 au Conseil municipal, les élus Verts s'y opposant), puis rue de Paris, en face du Salon du Livre, puis… dans le Cœur de Ville. C’est parce qu’aucun des exploitants pressentis n'avait donné suite que la mairie a décidé de transférer le Méliès au centre ville, dans cet « hypercentre » qui risquait de n’être qu’une coquille vide.
Le Méliès a un coût pour la ville, près d'un demi-million d'euros en 2006. Pas de problème si l'argent est dépensé à bon escient. Nous proposons d’accorder plus d’attention aux jeunes, en rendant le tarif 12-25 ans plus attractif (4,35 euros actuellement). Inversement, la plus grande partie du public actuel du Méliès peut payer un abonnement plus élevé (3,90 euros par carnet de 10 tickets, moitié du prix d'une place dans les cinémas d'art et essai à Paris). Nous sommes convaincus du besoin de nouvelles salles de qualité à Montreuil. Mais pourquoi fermer les trois salles de la Croix de Chavaux pour en ouvrir six face à la mairie ? La priorité au centre ville, et le délaissement du haut Montreuil, ça suffit. Une municipalité soucieuse des équilibres de cette ville, avec une vraie politique culturelle, laisserait le Méliès I à la Croix de Chavaux, et construirait trois nouvelles salles (un Méliès II) dans le haut Montreuil.
Voilà un vrai projet culturel, démocratique et solidaire. Nul doute qu'il serait aussi attaqué par UGC.
"A bas UGC"?. Faisons en sorte que son recours échoue, et qu’un meilleur projet voie le jour après les prochaines élections municipales.
Groupe Avec les Verts, Montreuil Ville Ouverte, Hôtel de Ville 93105 Montreuil Cedex mvo@mairie-montreuil93.fr
samedi 13 octobre 2007 à 21:54 :: Culture - Méliès :: rss
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