Movico
Pour la 2e liste écologiste, Movico, la question est réglée dès l’origine. Il n’y aura pas de fusion avec la liste Bessac au second tour. Movico reprend ainsi la position qui fut celle des écologistes en 2001 et 2008 contre Brard. Bessac a mis ses pas dans ceux de Brard, il en a repris le pratiques politiques. En 2014, un front démocratique était nécessaire pour empêcher le retour de Brard, même s’il est apparu après coup que Bessac était plus régressif que progressiste en matière de démocratie et de transparence. En 2020, Brard n’est pas un danger, pas plus que la droite (comme d’habitude). Pour Movico, aucune raison donc de rechercher une fusion avec la liste Bessac.
Une proposition circule sur les réseaux sociaux, faite par Daniel Chaize, un ancien du groupe Viprey-Tuaillon : celle d’un front anti-Bessac allant de la droite aux écolos en passant par Brard. Une telle perspective est parfaitement étrangère aux valeurs démocratiques et citoyennes portées par Movico. 
Reste la question d’une éventuelle fusion à proposer à la liste EELV (canal officiel) pour le second tour. L’union des écologistes et de citoyens, dont EELV n’a pas voulu au 1er tour, sera-t-elle possible au second ? Cette union aurait un sens par rapport au greenwashing de Bessac. Mais EELV le voudra-t-il ? La balle est dans leur camp. 

EELV (canal officiel)
EELV va devoir choisir entre aller seul au second tour (si Bessac, qui n'en aura sans doute pas besoin, ne veut pas fusionner avec EELV) – fusionner avec Bessac pour prendre quelques strapontins – ou fusionner avec Movico.
Le nom même choisi pour la liste, « les écologistes aux responsabilités » traduisait une stratégie visant à, ou gagner, ou avoir un rapport de forces équilibré pour fusionner avec la liste Bessac et partager le pouvoir. Cette stratégie a toutes les chances de n’avoir été qu’une illusion, et d’être l’expression d’une absence de sens des réalités politiques montreuilloises.
Elle faisait aussi abstraction du bilan 2014-2020 des élus écologistes dans l’équipe Bessac.
Il y a eu 6 ans de greenwashing, pas même de petits pas écolos. La présence d’écologistes « aux responsabilités » déjà pendant 6 ans a-t-elle permis d’influer sérieusement sur la politique municipale ? Il semble que non. Quel sens aurait la fusion avec la liste Bessac, quand on prône une véritable transition écologique ? On peut rappeler à ce propos que « transition écologiques » est devenu un mot valise, allant de la couverture du greenwashing à une véritable rupture politique rendue nécessaire par l’urgence climatique. Voir en ce sens la contribution de Txex Etcheverry (Bizi) ici.
Bessac voudra-t-il d’ailleurs d’un regroupement avec EELV au 2e tour ? Il risque de ne pas en avoir besoin. De plus, il y a déjà « certains écologistes » en bonne position sur la liste de Bessac (et donc de quoifaireun groupe écolo après 2020). Laquelle semble bien verrouillée tant il y a de multiples fractions de gauche à satisfaire. En 2014, la fusion des listes étaient une nécessité contre Brard. Cette année, Bessac a toutes les cartes en mains. EELV est-il prêt à se contenter de strapontins « aux responsabilités » dans la municipalité Bessac II, avec un rapport de forces dégradé ?

Inversement, le regroupement d’EELV avec Movico lui donnerait une porte en sortie honorable. En 2001, avec 28 % et 9 élus au 2e tour contre Brard et la droite, nous avons créé une dynamique qui a permis notre succès en 2008 avec Dominique Voynet.

Patrick Petitjean 2 mars 2020