Le Poivron se situait, et se situe encore, dans la tradition des (petits) journaux de contre-info, dits encore "presse alternative". Fait par des bénévoles, en général non professionnels (Le Poivron bénéficie cependant de la participation d'un journaliste de Politis), il ne vit que par les abonnements et par ses ventes sur les marchés et dans quelques kiosques. Ses moyens financiers sont donc très faibles, sans moyen d'assurer sa promotion, et donc son développement.

Le Poivron est diffusé à un peu plus de 200 exemplaires sur la ville de Montreuil, ce qui n'empêche pas les sondages municipaux (il y figure depuis 7 ou 8 ans !) de lui attribuer un bon millier de lecteurs. Il est reconnu largement comme la seule info indépendante de cette ville.

Dans une ville de banlieue comme Montreuil, l'information locale se réduit à la propagande du maire à travers un journal municipal, surnommé La Pravda. Les pages "93" du Parisien sont loin de remplir la fonction des pages locales d'un quotidien de province. L'objectif du Poivron était donc de combler (partiellement, on était réaliste) ce vide, de se faire l'écho de la vie locale, dans sa diversité, et d'exprimer le refus de l'hégémonie politique et institutionnelle de la municipalité.

L'objectif a été en partie atteint, avec des hauts et des bas au cours des dix ans, inégalement selon les sujets. Mais la formule est en voie d'épuisement. En premier lieu, l'équipe du journal (comme très souvent dans ce genre de projet) n'a pas su se renouveler suffisamment. La majorité des fondateurs est toujours là, fidèle au poste, des nouvelles collaborations ont permis de poursuivre le journal. Mais le contenu manque de variété et de surface, pour les sujets abordés comme pour la manière de les traiter.

En deuxième lieu, internet permet de nouvelles manières de remplir cette fonction de contre-info, avec les sites et les blogs. Ecrire dans un mensuel imprimé ou dans un blog ? Tel est le dilemme auquel sont confrontés les rédacteurs actuels du Poivron qui, pour la plupart, peuvent s'exprimer sur ce blog "Place de Montreuil". Le blog est une formule qui permet davantage de réactivité, bien moins lourde qu'une version imprimée (pour laquelle il faut susciter et collecter des articles, les mettre en forme, trouver des illustrations, monter les pages, les envoyer à l'imprimerie, vendre le journal et servir les abonnés…). Mais l'impact d'un blog est beaucoup moins local, et beaucoup plus difficile à mesurer que dans le cas d'un journal imprimé.

Nous avons donc décidé d'arrêter le Poivron en avril 2008, à l'occasion de son n°100. Ce sera après les élections municipales (9 et 16 mars), dont on peut attendre (enfin) un changement de municipalité à gauche. Une situation nouvelle donc, mais une "contre-info" se justifie encore, quel que soit le résultat des élections. On continuera certainement sur un blog. Et si une nouvelle équipe, d'une nouvelle génération, veut reprendre le journal et son titre, dans l'esprit qui est le sien depuis 10 ans, nous sommes prêts à l'aider à le faire.

Sommaire du n°94, octobre 2007

Page 2 - Édito

Poivron actualités
Page 3 - RESF contre les intimidations - Touche pas à mon ADN - Minipêches (1)
Page 4 - les mystères du marché - UGC sans complexe - Minipêches (2)
Page 5 - Le récit du conseil municipal du 27 septembre
Page 6 - On ne nous transporte pas, on nous roule - Minipêches (3)
Page 7 - Le triste état des bibliothèques de Montreuil - Minipêches (4)
Page 8 - Curieux travaux en secteur classé des MAP - Minipêches (5)

Poivron mag’
Page 9 - La chronique de P. Piro - La dent dure de P. Petitjean
Page 10 - La saison théâtrale du CDN
Page 11 - Les longs quartiers
Page 12 - L’oncle Hô s’expose

Poivron municipales
Pages 13 et 14 - 36 ans d’histoire mouvementée du cinéma Le Méliès

Sortir
Page 15 - L’exposition sur l’histoire des bidonvilles à la CGT - Agenda

En images
Page 16 - Le maire bat la campagne - Feuilleton