La bonne santé des cinémas publics du 93

Alors qu'a la fin des années 1990, le nombre de multiplexes s'installant dans le département faisant craindre pour leur survie, les cinémas publics se sont développés, bénéficiant d'un fort soutien des municipalités et du conseil général, et sachant allier qualité et proximité pour la plupart. Ces cinémas sont regroupés dans le réseau "cinémas-93", adossé au conseil général. Lequel réseau les incite à multiplier les "évènements", et les aide à se rénover. Cette animation autour du cinéma accroît la notoriété des salles publiques, et attire d'autant plus de nouveaux spectateurs que les transformations sociologiques en cours dans le département sont un terreau favorable pour des films de qualité.
Le Méliès de Montreuil est à la fois un moteur et une illustration de cette évolution qui touche la plupart des cinémas publics du 93. L'ouverture d'une 2e salle du Cin'Hoche de Bagnolet en février 2007, les projets de Noisy-le-Grand et Montreuil témoignent de ce dynamisme.

La fréquentation est ainsi en hausse générale. Le bond en avant a surtout été marqué en 2004 : +42% de spectateurs pour l'André-Malraux de Bondy, +30% pour l'Étoile de La Courneuve, +27% pour le Trianon de Romainville, +26% pour le Méliès de Montreuil, +20% pour le Jacques-Tati du Tremblay (le 2e cinéma du 93, après le Méliès, pour la fréquentation). Soit en moyenne une hausse de 20% pour les cinémas publics. Il faut dire que 2004 était une bonne année sur l'ensemble du territoire. En 2006, année où la fréquentation avait progressé de 7,5% au niveau national, le Magic cinéma de Bobigny a progressé de 15% et l'André-Malraux de Bondy de 18%. Le Méliès par contre, fermé quelques temps en été 2006 pour travaux, a vu sa fréquentation baisser de 5%.

Plus précisément en ce qui concerne le Méliès, la fréquentation a été de 154 172 spectateurs en 2002, 168 576 en 2003, 213 571 en 2004, 207 311 en 2005 (année où la baisse nationale était de 10%), 196 841 en 2006. Tous les ans, il faut déduire de ces chiffres près de 2 000 entrées gratuites.
Début 2002, le maire avait brutalement mis fin à la délégation de ce service public à une association (l'Association Montreuilloise de Cinéma - AMC) pour le confier en régie directe aux services municipaux. Entre 1997 et 2001, l'AMC avait redressé un cinéma qui partait à vau-l'eau, en faisant remonté fortement déjà la fréquentation et obtenant de nouveau pour les salles les labels "art et essai" et "recherche". Le Poivron de ce mois revient sur cette histoire mouvementée.
Dernière précision, donnée par Claire Pessin-Garric, maire adjointe, lors du conseil municipal du 27 septembre, entre mi-juillet 2005 et mi-juillet 2006, 151 000 des 215 842 entrées correspondaient à des films d'art et essai.
Le Méliès est un cinéma de référence en région parisienne, il n'est pas besoin pour le démontrer de faire de la gonflette (+ 40% de fréquentation depuis 2001 selon le journal du cinéma – mais seulement +26% selon le bilan officiel d'activités de la ville), ni d'oublier que ce résultat est à la fois le produit de la qualité de la programmation du Méliès et d'une évolution générale dans le 93.

Conjoncturellement sans doute, la fréquentation est en baisse depuis deux ans…
Cela conduit aussi à ne pas prendre pour argent comptant l'argumentation selon laquelle le fait que certaines séances affichent complet suffit à justifier le transfert / extension vers le cœur de ville. Il y a plein d'autres raisons, et meilleures.

Et pour contrer UGC, la défense d'un service public se suffit à elle-même. faisons donc un grand succès de la soirée du 18 octobre !