Soirée électorale mémorable à Montreuil
Par Patrick Petitjean
Le changement était déjà en route dimanche soir lors de la proclamation des résultats à la mairie de Montreuil. Brard y a perdu le monopole de la parole, malgré ses efforts pour faire taire les autres forces de gauche.
Suite à une demande de Mailloux, tête de la liste « LCR + société civile », Brard a refusé de lui donner la parole pour ne pas avoir à la donner ensuite à Voynet, en tête de la liste « Montreuil Vraiment ! ». Ce qui n’a pas empêché le dit maire sortant et candidat, de proposer à la fin d’un discours plus langue de bois que jamais, de proposer à Voynet et à Mailloux, de fusionner leurs listes avec la sienne…
Rien de nouveau en cela. Depuis 15 ans que j’assiste aux soirées électorales de la mairie, on a toujours droit à un long discours sur l’état du monde, de la France et de Montreuil à la mode ancienne d’un dirigeant du Kremlin, supposé commenter la proclamation des résultats. Toujours langue de bois. Suite à quoi, les centaines de personnes se dispersent. Évidemment, pas question que les autres candidats disent un mot, ils n’ont que le droit de se faire insulter sans pouvoir répondre.
C’est cela qui a changé. A la fin du discours du maire sortant, plusieurs centaines de personnes ont scandé « le micro, le micro » et « démocratie, démocratie » pour que la parole soit donnée à Mailloux et à Voynet.
Sans surprise, le maire coupa et emporta le micro. Ce qui donne toute la mesure mensongère des appels aux deux autres candidats de gauche pour négocier en vue du second tour.
Ce qui a changé, c’est que conforté par leurs bons résultats, Mailloux et Voynet n’en sont pas restés là. Devant une assistance beaucoup plus importante que leurs supporters, restée dans la salle des Fêtes (alors que les amis du maire avaient quitté les lieux pour la plupart), à l'initiative de la LCR, Mailloux puis Voynet ont pu tirer leur propre bilan des élections.
Pour la première fois de mémoire de militant, le maire sortant n’était plus le maître dans "sa" mairie. Symboliquement, ce fut extrêmement fort. Et de bonne augure pour le faire passer du statut de sortant à celui de sorti.
Le rejet du sortant, par une grande partie de la gauche locale était visible. On sentait qu’une page se tournait, qu’une dynamique était l’œuvre.
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