Dans ses attendus, le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas de motifs impérieux d'ordre public (dégradation, hygiène, salubrité, familles présentes depuis des mois, enfants scolarisés) ni d'urgence (les premières assignations en justice date de juin 2010). Plus original, le tribunal a estimé que les Roms étaient dans une situation particulière (rejet, discrimination, pas de relogement offert) dont il fallait tenir compte.
Un jugement très politique donc, mais qui regorge d'ambigüités : si une mairie remplit correctement ses obligations en terme de scolarisation des enfants et de collecte des déchets, devrait-elle accepter des bidonvilles ? Et quand est-il des non-Roms vivant dans les mêmes conditions ?

Au final, un jugement qu'il faut entendre comme un appel à négocier entre la ville, les associations et les Roms (venus à une dizaine lors de la séance du tribunal).
Un jugement qui arrange beaucoup de monde. La municipalité ne poussait pas à l'expulsion. Certains élus étaient sceptiques sur le fait de relancer une procédure. Une association est prête à organiser et suivre la présence de Roms.
Du temps donc avant une éventuelle nouvelle relance d'une procédure d'expulsion.

Les moins heureux du jugement du 4 février sont sans doute certaines oppositions municipales : La gauche citoyenne en avait profité pour appeler à restreindre l'implication de la Ville auprès des populations Roms (les villages d'insertion), rejoignant ainsi le groupe « RSM-Martinez » dont c'est la revendication constante (y compris avant qu'il ne trahisse la majorité municipale)