J’ai retrouvé un article publié en janvier 2007 dans le journal Le Poivron, qui faisait l’histoire de ce cinéma. On peut le télécharger ici.
La logique de l’ancienne municipalité a toujours été commerciale : fortement endettée, elle voulait valoriser les terrains rue Léon Gaumont (projet avec CGR) occupés maintenant par la BNP, puis rue de Paris (le vote de 1999). Le projet a ensuite migré vers le centre ville : le centre commercial avait besoin pour vivre d’un cinéma de plusieurs salles. Faute de trouver un circuit commercial (MK2 avait été approché), le maire de l’époque avait eu l’idée d’y transplanter le Méliès en l’agrandissant. Un excellent rétablissement… Il faut le noter : il n’y avait aucun projet culturel précis dans ce déménagement.
Ce flou a contribué au conflit entre l’ancien maire et les réseaux MK2 et UGC, qui a dégénéré en conflit d’egos se superposant au conflit sur les conceptions du cinéma. L’arrivée de Dominique Voynet a permis de sortir de ce conflit d’égos, et, en réaffirmant les priorités culturelles du Méliès (les différents labels de qualité, les publics spécifiques – enfants notamment), elle a fait tomber la méfiance invoquée par les réseaux sur une soit-disant concurrence déloyale.
Dans cet article de 2007, écrit un an avant les élections de mars 2008, figurait l’idée d’un Méliès II, dans le haut Montreuil (dépourvu de cinéma), permettant l’extension du Méliès I, au lieu du projet centre ville. Les discussions sur une telle perspective ont rapidement montré que c’était une mauvaise hypothèse, d’autant plus que le déménagement était déjà trop sur les rails pour prendre un aiguillage.
C’est quand même assez stupéfiant de voir l’ancienne équipe municipale accuser Dominique Voynet de vouloir brader le Méliès au privé alors que son premier acte a été de le sortir du conflit juridique qui compromettait son déménagement.
Et tous les actes qui ont suivi vont dans le même sens : faire un projet architectural viable, qui n’existait pas en 2008 – investir des millions pour cette construction. Les amis de l’ancien maire prennent-ils Dominique Voynet et son équipe pour des débiles qui investiraient des millions (avec l’endettement qui va avec) pour vendre un équipement au privé ?

Pour ce qui concerne les dérives dans la gestion financière du Méliès ces dernières années, et le démontage des arguments des soutiens de Goudet, on peut se référer au travail fait par des habitants et cinéphiles