A ce jour – jeudi 11 septembre – la pétition a dépassé les 1200 signatures. On peut toujours la signer ici.

Depuis de nombreux mois (voire des années, puisque les projets de vague et de golf reviennent périodiquement), les Amis de la Terre (landes) et la SEPANSO (branche Aquitaine de France Nature Environnement) contestaient ces projets, mais sans réussir à percer le mur des médias, vu le poids du « parrain » des Landes, Henri Emmanuelli, président du Conseil général.

Voir par exemple les Amis de la Terre des Landes en juillet 2012, en mars 2014, le projet de golf maigrit; et le 22 août 2014.
Voir une lettre de la Sepanso fin août 2014
Et enfin, on peut télécharger ici le recours gracieux de le SEPANSO contre le SCOT de MACS en mai dernier, où le golf est un des principaux arguments de son opposition.

Coup sur coup, la radio France Bleu Gascogne, en interviewant un porte parole de nouTous le lundi 8, puis le journal Sud Ouest en publiant le jeudi 11 un dossier sur le golf, avec sa première esquisse jamais rendue publique, ont mis ces projets sur la place publique. Il était temps.

Sigles

GPNI2 : grands projets nuisibles, inutiles et imposés.

MACS : Maremne Adour Côte Sud. Communauté de communes dont les principales villes sont Capbreton, Saint-Vincent de Tyrosse et Soustons. Tosse en fait partie, et le projet de golf est sur cette commune, en limite de Soustons. Atlantisud, parc d'activités de Saint-Geours de Maremne, où il est maintenant question de positionner la vague artificielle est aussi limitrophe de Soustons.

SCOT ; schéma de cohérence territoriale
DOO : document d'orientations et d'objectifs (pour la mise en œuvre d'un SCOT)

nouTous; çò qu’es aquò ? : l'autoprésentation

C’est un mouvement citoyen. Il n’existe ni bureau, ni adhésion, ni adresse, ni quoi que ce soit d’autre que des personnes qui se mobilisent pour sauvegarder leur patrimoine naturel contre les projets inutiles et destructeurs d’une urbanisation irraisonnée. Rien de plus, rien de moins. Si vous désirez participer aux prochaines réunions, il suffit de nous le faire savoir par mail et nous vous convierons avec plaisir.
Son site est ici.
On peut aussi le suivre sur facebook et twitter (@nouTous40)
En plus de la pétition, un flyer de 4 pages exposant les raisons de l'opposition à ces projets a été diffusé dans les boites aux lettres des communes concernées de MACS. D'autres actions sont à venir.

Henri Emmanuelli sort du bois

La présentation de la pétition sur France Bleu Gascogne lundi matin a conduit Henri Emmanuelli à sortir du bois par un communiqué et une intervention (qui va au-delà des termes du communiqué) en direct sur cette même radio à 18h le même jour.

Sur la radio, après avoir expliqué que sur l'océan, on ne peut s'entraîner au surf tous les jours, que la vague le permettra en étant « contrôlée », et qu'il s'agit d'attirer des surfeurs de toute l'Europe pour faire monter le nombre de touristes et allonger la saison touristique, Emmanuelli conclut : « cela me paraît simple, non. Cela devrait être évident pour tout le monde, mais non. Des gens continuent à rêver d'une sorte de désert où se promenait les échassiers et les gardiens de moutons porteurs de malaria ». Fin de son intervention.

Derrière les termes méprisants, et plus que simplistes d'Emmanuelli, le débat est posé : celui de la politique du tourisme dans les Landes. D'autres politiques sont possibles, respectueuses de ce qui fait l'attrait des Landes : l'environnement, la nature, le paysage... et les habitants. Et le tourisme peut de moins en moins être vu à travers les oeillères d'une activité uniquement économique. La politique du conseil général, portée par Emmanuelli, prend le chemin inverse : le béton, le pétrole, la course au tourisme d'affaires, la recherche de parts de marché à l'étranger... Un modèle de développement obsolète défendu par le champion du courant « un monde d'avance » au PS.

Ainsi, Henri Emmanuelli ne livre pas de détails sur le projet « vague », qui vient de quitter Soustons plage pour la zone d'activités Atlantisud. Comme indiqué dans un commentaire dans Sud Ouest « En effet pour accueillir 14 surfeurs simultanément on dépensera au minimum 5 millions d'€. Dans une structure de 5 ha qui sera ouverte combien d'heures par jour et combien de jours par an ? autrement dit une structure qui ne représente qu'un infime pourcentage des heures de surf dans les Landes. Heures gratuites qui plus est. ». Et le long de l'autoroute A63 : de quoi faire rêver les surfeurs, avec un tel substitut à la plage...

Le communiqué de presse d’Henri Emmanuelli

Un soi-disant « collectif citoyen » a lancé sur internet une pétition contre les projets de complexe touristique à vocation golfique de Tosse et de vague artificielle dans le sud du département.

A l’appui de cette pétition, circule un argumentaire dont la fantaisie le dispute à la mauvaise foi.

Ces deux projets sont comparés à celui du Saumoduc, qui n’a pas vu le jour car j’avais prévenu dès le départ que j’y opposerai s’il présentait un risque pour l’environnement et le tourisme.

Les deux projets à l’étude visent au contraire à soutenir la filière touristique, à créer des emplois non délocalisables et à développer des équipements de loisirs de proximité dans un secteur où l’urbanisation n’excède pas 5% du territoire. On est loin du bétonnage annoncé!

Les Landes sont le premier département touristique d’Aquitaine avec 15 000 emplois directs et indirects (auxquels il faut rajouter les saisonniers), 1 milliard de chiffre d’affaire et 22 millions de nuitées.

Affirmer comme le répète ce soi-disant collectif que le tourisme de masse est un affront à la réalité touristique landaise constitue surtout un affront pour les 2 millions de touristes, qui chaque année, viennent dans notre département et les milliers de professionnels qui les accueillent.

Enfin, ce collectif « fantôme », qui ne possède ni bureau, ni adresse, ni adhérent (mais un porte-parole dans les médias!) entend aussi donner des leçons de démocratie, oubliant sans doute que la liberté d’expression va de pair avec la responsabilité, celle d’assumer en toute transparence ses propos et ses actes.

et la réponse de nouTous, les fantômes qui hantent Emmanuelli

Monsieur Emmanuelli,

Vous êtes pour si peu dans le tourisme landais. Vous ne commandez ni le soleil, ni la mer, ni le vent dans les pins. Vous ne choisissez ni ne choisirez jamais la durée de la saison ou la fréquentation estivale. Vous pourrez brandir les chiffres du tourisme tant que vous voudrez, ils ne vous appartiennent pas. Ils appartiennent aux Landes et aux landais. Il y a des touristes en Egypte grâce aux pyramides; il y a des touristes dans les Landes grâce à la nature et à l’identité patrimoniale particulière du territoire.

Qu’importe l’avis sur la question du président de la FFS ou de quiconque, le tourisme reste et restera un fait social, lié à des circonstances économiques favorables. Avez-vous entendu parler de la crise ? Vous a-t-on expliqué que nos pays développés vont subir quelques mutations ? Avez-vous entendu les experts de tout poil qui annoncent la fin des grands centres commerciaux et des méga structures ? Etes vous prêt à abandonner les recettes éculées de l’expansion économique et de la bétonisation à tout crin pour faire entrer notre département dans une nouvelle ère ?

Mais il est vrai que lorsqu’une longue période de beau temps s’est installée, lorsque le temps vire à l’orage, que le vent de sud s’en mêle – « lo vent de las castanhas » – il arrive que la mer tombe comme un lac. Il ne reste plus qu’à attendre, un jour, parfois deux, que la première goutte de pluie, grosse comme oeuf, s’écrase sur un tapis d’aiguilles de pins.

Qui ose et oserait se plaindre de la nature, Mr Emmanuelli, sûrement pas les surfeurs.

En bétonnant le sud des landes, vous mettez en péril le tourisme landais, vous détruisez l’identité de notre territoire. En retirant le tourisme des mains de la population au seul profit de quelques-uns, vous mettez en péril son harmonie sociale.
Nous affirmons que ce n’est pas ce que veut la population landaise, les témoignages quasi unanimes des auditeurs de France Bleu lors du débat en sont une preuve supplémentaire. Nous demandons au nom de la démocratie, le retrait des projets de golf international et de complexe balnéaire à vague artificielle.

Quant à la malaria et aux échasses, comprenne qui pourra. Il arrive simplement qu’au bout de 40 ans, les meilleures blagues s’usent…

nouTous

==> ==> Ici, nouTous fait le point sur les débats après l'article de Sud Ouest du jeudi 11 septembre

Quel débat public, quelle participation des citoyens aux décisions ?

Lors de l'enquête publique, l'hiver dernier, sur le SCOT de MACS, plusieurs associations et habitants étaient intervenus pour déplorer l'opacité du dossier du golf.
Dans les conclusions du rapport final (14 février), de la CEP (Commission d'Enquête Publique) figurent une remarque spécifiquement dédiée au golf, et une recommandation plus générale. Si les « réserves » d'une CEP doivent être prises en compte obligatoirement par la collectivité locale, ce n'est pas le cas d'une recommandation, mais celle-ci est très significative.

La remarque (p.5) : « la CEP constate que le projet de golf a été localisé dans la note complémentaire de MACS, mais que les informations sur la nature du projet sont inexistantes. Cependant, dans la réponse au PV de synthèse, la communauté MACS fournit un descriptif du projet qui devra figurer dans le rapport de présentation et dans le DOO au titre de la consommation des espaces NAF et des infrastructures existantes ». Mais, semble-t-il, MACS n'a rien fait figurer dans la version finale.

La recommandation (p.6) : « compte tenu des nombreuses observations du public et des associations concernant l'information sur le projet de SCOT lancé par la communauté MACS, et malgré la concertation institutionnelle réalisée, la CEP incite celle-ci à être vigilante sur les questions de l'accès à l'information et de la participation des citoyens aux décisions ».

Auparavant, MACS avait répondu (30 janvier 2014) à une première version de ce rapport, en fournissant quelques éléments d'information sur le golf.
Quelques citations pp.4-6 : « Pourtant à ce jour, la réalisation de ce projet n'est pas assurée. Il est encore 'en gestation' compte tenu que tous les arbitrages de conception et toutes les procédures réglementaires n'ont pas été abouties. Il est à ce jour impossible d'en connaître tous les détails compte tenu de son état d'avancement. Des premières esquisses ont été dessinées, sans encore avoir été chiffrées. Elles ne permettent pas dans l'état actuel des éléments connus, de savoir si l'aménagement de ce projet golfique est réaliste et viable. Ce projet nécessite encore de nombreuses confirmations et d'études techniques, environnementales, financières et administratives ». Et encore : « une étude d'évaluation environnementale, préparatoire à la révision du PLU, est en cours sur la commune de Tosse ».
Sur l'échéancier : « la décision sur l'opportunité de la poursuite ou non du projet au regard de sa faisabilité générale, pourrait intervenir d'ici la fin du 1er semestre 2014. Le planning prévisionnel de l'opération d'aménagement est conditionné par l'objectif de réalisation d'une première phase de développement du projet pour 2018, concomitamment avec la tenue de la Ryder's Cup ».
Sur le dimensionnement : « initialement basé sur des propriétés foncières publiques attenantes d'environ 350 ha, il a été repositionné et réajusté en fonction des besoins en emprises foncières identifiées pour les composantes sportives, touristiques, et d'habitat du projet. À ce jour (30 janvier) et sans préjuger des évolutions futures, le projet pourrait être dimensionné à 220 ha. Il est susceptible d'être ajusté encore au gré des études d'aménagement, le cas échéant ». Sur les 220 ha, il y en a 170 pour les 3 terrains dédiés au golf et les équipements touristiques (« immobilier de loisirs : hôtellerie / spa, résidence de tourisme, services divers, stationnements ») et 50 pour de l'habitat diversifié (permanent ou secondaire).

Telle était la situation au 30 janvier 2014. Et depuis, MACS et le Conseil général s'en sont tenus à un silence assourdissant, jusqu'aux annonces officielles fin août : on en était aux études finales. Et les demandes de la CEP ont été ignorées

Le débat est celui de l'opportunité de ces projets, une information complète est un préalable

Dans le journal Sud Ouest de jeudi matin, , le président de MACS, Éric Kerrouche se veut plus rassurant que le président du Conseil général : Il explique que le projet en est encore dans une phase d'études, notamment sur le plan environnemental, que le projet suivra la procédure de consultation normale. Avec une enquête publique pour la déclaration d'utilité publique, pour la loi sur l'eau, pour la révision prévisible du SCOT, pour la mise en cnformité du plan local d'urbanisme de Tosse.

Sauf que... le projet est bien engagé, sur des rails, et des sommes importantes ont été dépensées, sans que le débat public préalable sur l'opportunité du projet n'ait eu lieu. Éric Kerrouche ne fait que réaffirmer ce qui figurait dans le rapport de l'enquête publique de cet hiver, loin des souhaits du commissaire enquêteur. Les éléments du dossier ne sont toujours pas communiqués aux habitants ni aux associations, alors que la qualité de l'information fournie, et son caractère complet, sont la condition d'un débat démocratique.

On en est encore loin