Le binôme EELV a fait ses meilleurs résultats à Tosse (8,4%), le bourg où est prévue l'implantation du complexe golfique, et sur le littoral (ou le lac) : Azur (8,2%), Vieux-Boucau (8,2%), Seignosse (7,3%), Moliets-et-Maa (7,1%) et Soustons (6,9%). Les plus mauvais sont à l'intérieur des terres : Saubusse (5,5%) et Saint-Geours-de-Maremne (5,5%), là où le FdG fait ses meilleurs scores (respectivement 7,2% et 9,2%), et aussi à Angresse (4,1%), là où le FdG faut aussi un de ses plus mauvais score (2,5%), mais où le maire, candidat du binôme socialiste, fait un tabac (52,2%).

Le FN a fait ses meilleurs scores à Saint-Geours-de-Maremne (25,1%), Saubusse (24,1%) et Tosse, (21%). Le FN était à moins de 15% à Soorts-Hossegor, Seignosse, Angresse, Moliets-et-Maa. Les bons scores du FN dans les villes à l'écart du littoral sont à rapprocher de celui, plus élevé, dans l'ensemble du canton tyrossais (20,9%).

Au second tour, dans les communes qu'il dirige, le PS l'a emporté nettement à Labenne (le maire était du binôme) et à Magescq ; il a fait jeu égal à Saint-Geours de Maremne ; il a été battu par la droite à Vieux-Boucau-les-Bains, et a pris une claque à Soustons. La droite a, quant à elle, confirmé ses victoires municipales de 2014 en devançant nettement le binôme PS à Soorts-Hossegor et Seignosse.

Ville de Soustons

A Soustons ville, le maire PS n'avait distancé la candidate de droite (mais sans étiquette...) que de 12 voix au 2e tour des municipales en 2014. Le Tribunal administratif de Pau avait annulé cette élection, pour un tract distribué tardivement, et comportant de (supposées) nouvelles annonces. Le Conseil d'État a contredit, en février 2015 seulement, le premier jugement et validé l'élection de la liste socialiste.
Les binômes pour les départementales de 2015 étaient très soustonnais : la candidate du binôme PS avait été la première adjointe de la mandature 2008-2014, la candidate du binôme de droite était la candidate de droite aux municipales, et le candidat du binôme FdG est conseiller municipal, seul élu d'une 3e liste de rassemblement à gauche du PS. Autant dire que le passif très personnalisé de l'élection municipal a fortement pesé dans le résultat de 2015.

Au 1er tour, le FN était à 16,1%, la droite (36,3%) devançait de peu le PS (35,7%, un niveau très supérieur aux 23,6% recueillis aux européennes en 204), EELV était à 6,9% et le FdG à 5%.

En 2014, la 3e liste avait obtenu 11,2%, ce qui est peu différent du total FdG+EELV de 2015, à savoir 11,9%. Mais, compte tenu de la participation plus forte aux Municipales, il y a eu perte de voix entre 2014 et 2015 pour les « petites gauches ». Si l'on se tourne vers les Européennes de 2014, Mélenchon avait eu 151 voix (5,5%) et Bové 293 voix (10,6%), sans compter une centaine de voix obtenues par Nouvelle Donne, le parti pirate et divers écolos ou féministes. La perte de voix est encore plus forte depuis les Européennes. Les raisons sont sans doute multiples : vote utile dans le cadre d'une élection uninominale et non plus proportionnelle ; division en deux listes, FdG et EELV ; flop d'une dynamique de la 3e liste après l'élection municipale de 2014.

Le FN n'avait pas de liste aux Municipales à Soustons en 2014. Aux Européennes, il avait fait 17,8% , soit 493 voix. Pour les Départementales, avec une participation plus forte, le FN progresse en voix (554) mais baisse en pourcentage, à 16,1%. Il y avait des réserves de voix pour le FN parmi les abstentionnistes des Européennes. On aurait tort de voir dans le résultat du FN à Soustons un coup d'arrêt à son implantation.

Pour le 2e tour, la droite a accentué son avance sur le PS : 54,5%, soit 303 voix (20 seulement au 1er tour). En nombre de voix, la droite en obtient 1842 (à comparer à ses 1576 voix au 1er tour des Municipales) et le PS 1539 (1889 au 1er tour des Municipales) : un renversement des chiffres qui montre l'ampleur de l'échec de la municipalité socialiste actuelle et du basculement à droite en cours. Entre les deux tours, la participation a légèrement augmenté, et le nombre des bulletins blancs et nuls a doublé (133 à 261). Il semble y avoir eu une bonne mobilisation de la droite entre les deux tours (comme lors des municipales de 2014), un bon report du FN à droite et incapacité du PS à « donner envie » de votre pour son binôme.

Le binôme citoyen du Canton Pays tyrossais

Le binôme citoyen atteint 11,5% dans le canton « Pays tyrossais ». Ce score est tiré vers le haut par les 16,6% obtenus dans une des principales communes, Saint-Vincent de Tyrosse, où la liste citoyenne est très implantée (29,5% au 1er tour des municipales en 2014). Le binôme était soutenu par un réseau d'élus locaux dans des petits villages, dont des maires (Orx, Sainte Marie de Gosse), d'anciens maires (Saubrigues, Orx, Saint Laurent de Gosse), et d'élus (Saint Vincent de Tyrosse, Saint Martin de Hinx, Saint Jean de Marsacq) – soit 7 des 12 communes du canton – ce qui explique largement son résultat global, et lui a même permis de dépasser les 20% dans certaines de ces communes.

Sur les principales communes du canton qu'il dirige, le PS l'emporte à Labenne (largement : le maire était du binôme) et à Bénesse-Maremne, mais subit une claque importante à Capbreton. Il est nettement distancé à Saint-Vincent de Tyrosse, ville qu'il a perdue en 2014 au profit de la droite.
A noter une forte augmentation des bulletins blancs et nuls pour le second tour sur ce canton.

Le PCF du canton avait refusé une démarche citoyenne, passant par un travail collectif sur le projet, le programme, et le choix des candidats, où militants encartés et non-encartés sont sur le même plan. Le PCF a voulu imposer ses propres candidats. Il y a eu échec des discussions entre le PCF et le collectif citoyen, collectif auquel participe le PG. Le PCF et le PG sont alliés au sein du FdG... cela n'a pas empêché le PCF de se présenter contre le binôme citoyen (dont le PG) en s'appropriant l'étiquette FdG pour lui tout seul, contre le PG. Le binôme citoyen a fait recours juridique dès avant le 1er tour contre cette usurpation.

La position du binôme citoyen pour le 2e tour procède d'une démarche identique à celle d'EELV au niveau départemental : les candidats ne sont pas propriétaires des voix recueillies, les électeurs sont à même de juger de la proximité ou non des candidats du 2e tour, en fonction des valeurs pour lesquelles ils avaient voté au 1er tour. Cela n'est en rien un renvoi dos-à-dos de la gauche et de la droite, et une bonne partie des électeurs « citoyens » ont choisi la gauche au 2e tour. Certains des élus locaux, ayant soutenu le binôme citoyen au 1er tour, avaient d'ailleurs fait connaître leur choix en ce sens.

Là où le contexte s'y prêtait, des binômes citoyens se sont présentés dans de nombreux cantons au niveau national, avec des périmètres politiques variables (parfois de simples cartels EELV / FdG), et ont obtenu en moyenne plus de 13%. Une force non négligeable de renouvellement à gauche.

MACS (Maremne Adour Côte Sud) : l'avenir est sombre pour le PS

À l'échelle de MACS, la Communauté de communes constituée par les cantons Marensin Sud et Pays tyrossais, la droite apparaît maintenant comme majoritaire, et solidement implantée dans la plupart des communes du littoral. Ces communes sont celles qui connaissent l'accroissement le plus important de leur population, avec de nouveaux habitants (jeunes couples ou retraités).
Lors des Municipales de 2014, la gauche avait perdu plusieurs communes, en partie en raison du changement du mode de scrutin (modification du seuil pour le passage de l'uninominal au scrutin proportionnel de liste dans plusieurs communes), ce qui avait obligé les candidats à mieux se définir idéologiquement, à droite ou à gauche. Mais le PS était resté à la direction de MACS, avec des alliés « sans étiquette » venant de petites communes.
Après les Départementales, Capbreton et Soustons (principales communes de leur canton respectif) semblent en bonne voie de passer à droite en 2020. La confirmation par le Conseil d'État de la victoire municipale de Jean-Yves Montus en mars 2014 a tout de la victoire à la Pyrrhus. Le PS bénéficie d'un répit de 5 ans à Soustons. Mais, la Communauté de communes dans sa globalité risque de basculer en 2020 si le PS ne trouve pas les voies de son redressement et de son renouvellement. A moins surtout que ne se développe une offre politique alternative, citoyenne, à gauche.

Comment perdre le canton de Soustons ?

Le contexte gouvernemental était plutôt défavorable au vote PS, même si Henri Emmanuelli et le PS landais sont notoirement du côté des « frondeurs », et même si le réflexe « vote utile anti-FN » a pu jouer. Le contexte départemental était meilleur (bilan social du CG-40 sortant). Mais cela n'a pas empêché un échec spécifique au niveau de MACS : la perte d'un canton, et la sauvegarde « ric-rac » de l'autre.

Pour le Marensin Sud, cela vient-il des programmes ? Ils ne comportaient pas de surprises ni d'aspérité. Le premier point du binôme de droite était l'ouverture aux investisseurs privés comme moyen de renouveau et dynamisme du canton. Le binôme socialiste mettait en avant la position stratégique du canton comme carrefour de routes (donc source d'emplois), référence à un mode de développement et à une politique d'aménagement particulièrement dépassées. L'enjeu d'un canton littoral ne venait qu'en deuxième lieu. Rien de nouveau, ni pour l'un, ni pour l'autre et en second seulement le littoral

Mais il est sans doute inutile de rentrer dans les détails des programmes, les électeurs se déterminent (en majorité) sur la perception qu'ils ont des candidats, sur l'image qu'ils s'en font d'eux, sur ce qu'ils perçoivent leur démarche d'élu actuel ou futur. Force est de constater que la droite a malheureusement été plus crédible que la gauche, dans le contexte local : en valorisant « le dialogue et l'échange », le binôme de droite a sans doute su faire la différence d'image, et ce, même si c'est démagogique et hypocrite au regard des actes concrets de ses candidats.

Au-delà de cette question de l'image perçue, et du complexe golfique (voir ci-dessous), quelles autres raisons ont pu peser pour conduire le PS à la perte du canton ?
Avec un nouveau système d'élection (des binômes au lieu de l'uninominal, un conseil départemental dont les compétences restaient floues), le « très local » (les communes, les personnes) a sans doute beaucoup pesé dans le vote, plus que de coutume. Et ce, d'autant plus que le sortant ne se représentait pas, et que son bilan cantonal a été évacué de la campagne. Le contexte national était défavorable pour le PS, mais il l'était déjà en 2014. L'élection départementale a non seulement entériné le recul socialiste des municipales, mais l'a fortement accentué.

Il y a eu multiplication des domaines où le fonctionnement démocratique de MACS et de certaines communes peut être contesté. Le golf, les projets d'aménagement imposés, et suffisamment aberrants pour être annulés par le Tribunal administratif. Et dans le même ordre d'idées, l'acharnement mis par Jean-Yves Montus (perçu, à tort ou à raison, comme arrogant et mauvais joueur) à éviter une nouvelle élection à Soustons n'est sûrement pas pour rien dans le mauvais score à Soustons ville. Comment pourrait-on avoir envie de voter socialiste quant l'exercice de la citoyenneté est à ce point méconnue ? Quand on pousse le cynisme jusqu'à interdire, sous un mauvais prétexte, une fête des alternatives, comme le fit le maire de Soustons en mars dernier ?

Une raison importante de l'échec du PS me semble beaucoup tenir dans les conséquences de sa politique d'aménagement. Depuis plusieurs années, on assiste à une fuite en avant, accélérée, dans la construction de lotissements et de zones pavillonnaires. On en connaît les effets en matière d'environnement (consommation de zones naturelles, agricoles ou forestières, développement de l'usage de la voiture). Mais on en connaît aussi les effets sociaux : socialisation plus difficile des habitants, moins de solidarité, repli sur soi. Les effets des zones pavillonnaires sont expérimentés depuis plusieurs décennies autour des grandes agglomérations. Quant aux effets politiques, ce sont souvent des réservoirs à abstention et FN. La gauche ne peut qu'être politiquement perdante avec ce mode d'aménagement.
Le besoin en logements est immense, dans le canton notamment, pour les décohabitations et l'accueil de nouveaux habitants (jeunes couples et retraités, cherchant de meilleures conditions de vie). Notamment en logements sociaux. Mais y répondre en privilégiant les « cités à l'horizontale », en plus des résidences secondaires, ne peur conduire qu'à des catastrophes.
La population du canton (comme dans tout le Sud des Landes) croît rapidement, et sa composition évolue aussi vite. Quelles réponses politiques la gauche peut apporter aux nouveaux habitants ? La sociologie électorale semble indiquer qu'une partie des retraités vote beaucoup à droite. Mais une autre partie – la génération baby boom – porte des valeurs culturelles et citoyennes auxquelles la droite est étrangère, et dont le PS peu conscient. On pourrait dire la même chose des attentes des trentenaires quittant les grandes agglomérations.

Enfin, on peut s'interroger sur le choix du binôme représentant le PS sur le canton, et surtout sur leur présentation dans le matériel électoral. Ce n'est pas leur personne qui est en cause, mais l'image que le PS donne de son personnel politique. L'accent est uniquement mis sur leur compétence, avant tout technique, par les responsabilités occupées dans l'urbanisme, l'appareil administratif (les syndicats mixtes), et politique : mais la politique est présentée comme conséquence du technico-administratif. On pourrait presque regretter le temps des instits laïcs des années 1970, ou des militants venus du mouvement associatif dans les années 1980-90, bref, des candidats « de terrain » et non de l'appareil. Là encore, c'est passer à côté de la crise de la représentation politique et ne pas percevoir les demandes de « démocratiser la démocratie ». Faute de réponse appropriée de la gauche, la démagogie de « à droite, mais sans étiquette » a de beaux jours devant elle.

Les dynamiques politiques locales apparues au grand jour dans ces dernières élections sont inquiétantes pour l'avenir politique de MACS et de ce canton.

Le projet golfique (Tosse) a-t-il été décisif dans la perte du canton par le PS ?

Le projet de « complexe golfique » (3 golfs et des opérations immobilières) à Tosse, sur le canton, comme celui de vague artificielle (Saint-Geours de Maremne, sur le canton aussi) dans une moindre mesure, était un des enjeux de l'élection dans le Marensin Sud. A-t-il été déterminant ? Le PS en fait une des principales explications de sa défaite. A mon avis, rien n'est moins sûr. Les écarts de voix sont trop importants : 743 voix d'avance pour la droite au 1er tour, 1563 au 2e tour (merci aux électeurs du FN). Et, pour le 1er tour, les différences entre les binômes de droite et socialiste n'étaient pas très fortes sur ce point. Le binôme socialiste ne s'était pas positionné comme fervent partisan du golf, posant même trois conditions à sa réalisation : pas de surcoût pour le contribuable, des emplois, limitation et compensation de l'impact environnemental. Le binôme de droite se contentant d'écrire, pour le golf : « pourquoi pas, mais non financé par l'argent des contribuables ». Ce n'est que pour le 2e tour que le golf devient pour le binôme de droite « un projet inutile qui détruit 250 ha de terres agricoles et forêts et coûte 70 M € au contribuable ». Mais l'écart en nombre de voix était suffisamment creusé dès le premier tour.

Le projet golfique étant structurant pour la politique de tourisme dans le département, et hautement symbolique du mode de développement mis en œuvre par Henri Emmanuelli, EELV avait choisi de mettre en avant son opposition à ce projet, envisagé sous ses dimensions « social », « environnemental », « usages de l'argent public », et surtout « démocratie ». Cela permettait de décliner sur un cas concret notre refus d'un tel mode de développement. La volonté était aussi de développer une critique « à gauche » pour ne pas laisser le sujet à la démagogie de la droite – à noter que, inversement, le FdG a choisi, sur ce canton, de ne pas se positionner explicitement contre le projet golfique. Ce choix a un peu boosté le résultat d'EELV sur Tosse, mais ne s'est pas avéré fortement porteur électoralement.

Les deux débats organisés à l'automne par le collectif citoyen Noutous sur le golf et la vague artificielle avaient connu une belle affluence. Plus que les projets eux-mêmes, qui suscitaient des interrogations davantage qu'un rejet frontal d'une grande partie de l'assistance, le reproche qui dominait était le secret dans la préparation des projets et l'absence de débat démocratique. La prise de distance par le binôme socialiste n'était pas suffisante pour convaincre dans un contexte où d'autres décisions paraissaient aussi autoritaires. Dans les instances où elle est élue (conseil de MACS, syndicat mixte d'Atlantisud notamment), la candidate de droite ne s'étant jamais vraiment opposée dans ses votes à ces projets, mais elle a pu apparaître, malheureusement, comme plus crédible en mettant l'accent sur le « dialogue ».

Perdant-perdant : pas de binôme citoyen sur le Marensin-Sud

Comme déjà indiqué plus haut, lors des Municipales de 2014, une démarche de rassemblement avait existé à Soustons, comme à Saint-Vincent de Tyrosse, avec des listes « écologistes, solidaires, citoyennes ».Celle de Soustons affichant la présence des militants politiques encartés (PC, EELV, Ensemble, PG, PS – eux bientôt exclus). Ces 3e listes, à gauche, étaient des premières.
A Tyrosse, où la maire sortante était PS, la droite est arrivée en tête au 1er tour, et la liste citoyenne juste derrière la liste socialiste. Au 2e tour, la droite a gagné nettement l'élection devant la liste fusionnée citoyenne et socialiste. La fusion, favorite au vu du 1er tour, n'a pas fonctionné. Mais le bilan positif de l'élection pour la liste citoyenne a servi de base pour une dynamique semblable à l'échelon du canton « Pays tyrossais » en 2015.
A Soustons, les résultats du 1er tour étaient bons (mais moins qu'à Tyrosse), pour une liste surprise, construite à l'arraché et bouclée en dernière minute : 11,4%. Le maire sortant, confiant dans sa réélection, n'a pas daigné chercher à discuter, et la liste s'était maintenue pour le 2e tour, reculant à 7,4%, avec un seul élu. Mais, contrairement à ce qui s'est passé à Tyrosse, il y a eu très peu de suites au rassemblement constitué, et la dynamique s'est rapidement étiolée avant l'été 2014. Les tentatives faites par plusieurs membres de la liste pour la relancer à l'automne n'ont pas eu de succès.

En décembre, à mon initiative et à celle d'autres anciens de la 3e liste, et pour en reprendre la démarche, un collectif s'est constitué pour un binôme « écologiste, citoyen, solidaire » sur le canton de Soustons. Le passif des suites des Municipales a pesé sur les réunions tenues, auxquelles une douzaine de personnes participaient. Ces réunions ont tourné court quand le conseiller municipal (PG) a annoncé sa décision de se présenter, en alliance avec le PCF, dans le cadre du FdG.
Les premières réunions avaient montré l'existence, à première vue, de désaccords, les mêmes d'ailleurs que lors de la constitution de la liste de 2014. Mais rien qui ne puisse faire l'objet de débats et compromis, comme en 2014. Le refus d'une démarche citoyenne, et la décision unilatérale d'une candidature, par le PG et le PCF, ont coupé court au processus, avant même que le programme et les objectifs ne soient discutés, avant même que les candidatures ne soient discutées, avant même que les candidatures pour le binôme ne soient présentées, discutées et décidées collectivement (comme pour le Pays tyrossais).
Devant l'impossibilité d'une candidature de rassemblement, EELV a construit un binôme autour d'un responsable syndical agricole (non membre d'EELV), maraîcher bio à Soustons (qui était candidat à la candidature dans le collectif citoyen). C'est une candidature non partisane, qui aurait eu du sens, notamment pour mettre en valeur l'enjeu agricole du canton, et pour le refus « à gauche » du projet golfique. Elle a été reprise par EELV, mais ce n'était qu'un pis-aller : des binômes « EELV ouverte » et « FdG élargi » ont été, comme prévisibles, « perdantes-perdantes ».

Le contenu du matériel électoral des deux binômes, et les tracts ont montré que les différences étaient faibles sur le contenu des projets et propositions, et que les désaccords résidaient davantage dans la démarche politique et dans la manière de concevoir le positionnement politique.

Pour le FdG landais et le militant PG soustonnais, leurs candidatures seraient justifiées par la nécessité de la « clarté » et de l'opposition à l'austérité. Selon le responsable landais du PC « la ligne de rupture avec le PS est atteinte » (la baisse des dotations). Et selon le candidat PG du binôme soustonnais « C'est politiquement clair, nous sommes la gauche non-libérale, écologique et citoyenne. Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration mais pour avoir des élus » (Sud Ouest du 12/02, présentation des binômes FdG). Avec pour résultat un fiaso à moins de 5% sur le canton du Marensin Sud.
Curieusement, la veille de l'annonce de ces candidatures, le PG landais avait annoncé ne présenter aucun candidat en tant que PG, et le lendemain, il avait désavoué la candidature soustonnaise et accusé le PCF de « duplicité » pour les alliances avec le PS à Dax et dans le canton du conseiller communiste sortant.

Ce positionnement « surplombant », plus national que local, appuyé sur des déclarations fortes, se retrouve heureusement moins dans le matériel électoral. Dans la circulaire aux électeurs, «  le refus des politiques austéritaires » n'est que le dernier des 17 points programmatiques, et « l'occasion de manifester clairement votre refus des politiques libérales » n'est que le dernier point de l'appel à voter (des landes solidaires, des landes écologistes (?), des landes citoyennes). Le golf ni la vague ne sont explicitement mentionnés, mais on peut deviner des allusions parmi les points programmatiques. Pas de quoi justifier le refus d'une démarche citoyenne.

Pour EELV, l'accent a été mis dans son matériel électoral sur le concret : être antilibéral et anti-austérité se manifeste avant tout dans les propositions. La campagne s'est faite sous l'égide du « bien vivre ensemble », par plus de démocratie d'écologie et de solidarité. Cela prend le contre-pied du FN et de la droite dure, même si l'allusion au « Buen Vivir » latino-américain ne pouvait rester qu'un clin d'oeil pour initiés. Pour la circulaire, la démocratie est le premier point, volontairement. C'est la fois un moyen et un objectif en soi. Dans cet appel à voter, les trois thèmes majeurs (démocratie, écologie, solidarité) sont identiques à ceux du FdG (et de la plupart des listes citoyennes). Ils sont complétés par un argumentaire précis contre le projet golfique, là est sans doute la différence majeure. De la même façon, en phase avec un enjeu essentiel qu'EELV intègre à l'écologie sociale, les propositions pour l'emploi ont été mises en première ligne dans le tract.

Se situer dans un second tour

La position traditionnelle d'EELV est de ne pas donner de consignes de vote. Les candidats ne sont pas propriétaires des voix recueillies, les électeurs sont à même de juger de la proximité ou non des candidats du 2e tour, en fonction des valeurs pour lesquelles ils avaient voté au 1er tour. Cela n'est en rien un renvoi dos-à-dos de la gauche et de la droite, et une bonne partie des électeurs EELV ont choisi le PS au 2e tour.
Cette position avait été annoncée avant le 1er tour, et a été redite entre les deux tours. Mais ne pas donner de consignes de vote ne suffit pas. Un parti politique est responsable, il prend parti. Sur le canton, EELV a donc réaffirmé, dans une lettre ouverte au binôme socialiste, son hostilité à la droite et les points les plus importants sur lesquels il demandait des clarifications au PS.

Nous préférons cette démarche aux grandes envolées anti-PS d'avant les premiers tours, auxquelles succèdent des ralliements qui ressemblent à des virages à 180°, sous prétexte de « rassemblement de la gauche ». Comme le dit Éric Piolle, le maire de Grenoble, élu à la tête d'une liste collectifs citoyens / EELV / PG, et promoteur de ces dynamiques, « nous ne gagnerons pas sur les cendres du PS ». Gérard Albano (binôme citoyen du Pays tyrossais) n'a pas dit autre chose au journaliste de Sud-Ouest après le 2e tour : « le PS devrait s'ouvrir à notre alternative ». Nous préférons moins de radicalité dans la dénonciation du PS et moins de suivisme dans le ralliement aux seconds tours.

Démarche citoyenne et pragmatisme radical

Les Régionales de décembre 2015 risquent de ressembler aux Départementales – tant le PC qu'EELV ayant opté pour des listes partisanes ouvertes au niveau de la grande région.
Mais la démarche citoyenne est la seule qui permettra de s'inscrire dans la durée, et de mettre le cap sur les prochaines Municipales au sein de MACS. Elle implique de renoncer aux grandes proclamations a-priori, et d'être dans le concret. Une démarche quÉric Piolle et ses amis (EELV, collectifs citoyens, PG) qualifient de pragmatisme radical.