Le même tribunal administratif avait jugé en juin 2014 (sur recours de Goudet) que le licenciement dudit directeur du Méliès était justifié. Ce nonobstant, et au mépris de ce jugement, le Front de Gauche avait fait de la réembauche d'icelui une de ses principales promesses électorales. L'accord passé entre les deux tours des élections municipales de 2014 entre les listes FdG, EELV et PS avait laissé de côté la question de Goudet. Le nouveau maire avait autoritairement (« moi le maire ») réembauché Goudet comme CDD de Monreuil seul, alors que les cinémas avaient été transférés à la communauté d'agglomération Est Ensemble..

Cette réembauche avait été saluée par toutes les composantes du FdG, l'opposition bardiste, et tous les supporters dudit Goudet comme une politique exemplaire de respect d'une promesse électorale, fusse-t-elle démagogique et sans rapport avec la situation réelle.

Hélas. Tellement sûr de son bon droit, au mépris du jugement antérieur du TA et des procédures légales, le maire a signé le contrat d'embauche de manière totalement arbitraire. Recours avait donc été déposé auprès du TA.

On trouvera ici le jugement du TA, et chacun pourra directement se faire une idée sur les considérants.

La ville avait principalement argumenté sur la non-recevabilité des recours. Elle a été déboutée de cet argumentaire, sauf pour celui de l'association M. Le Méliès qui s'était associée aux recours individuels de Dominique Voynet et Hélène Zeidenbergh. Le TA a jugé que des habitants avaient le droit de faire de recours si leurs intérêts de contribuables étaient en cause.

La ville a été aussi déboutés de ses justifications du non-respects des procédures légales d'embauche d'un contractuel de la fonction publique, notamment de la décision de poste à pourvoir et de son affichage.

Le plus stupéfiant est le double langage du maire : entre sa défense de laréembauche de Goudet, un CDD qu'elle a dit renouvelé depuis 2002 (avec l'intermède d'un licenciement abusif selon elle, malgré le jugement du TA en juin 2014) d'un côté, et de l'autre les nombreux licenciements en cours de CDD, sous prétexte que la Préfecture interdit un renouvellement trop prolongé. Cela s'applique aux salariés ordinaires, mais pas à Goudet...

Lors de l'annonce en début de soirée dimanche 27 sur twitter de cette décision du TA, les amis du maire ont réagi, en soulignant que cela va coûter 1cts par Montreuillois (les 1000 eiuros d'indemnité pour les plaignantes(mais combien coûté un Goudet réembauché illégalement?), ete que la condamnation vise la ville, et non pas le maire Bessac : Est-ce pour souligner que les élus écologistes sont autant condamnés que le maire ? Mais il ne s'agissait pas d'une décision collective de la municipalité, juste une décision autoritaire du maire, comme c'est la règle depuis 2 ans.

Enfin, cette décision du TA va permettre de revenir à la réalité des faits : une manipulation politique des Brard et de ses amis, une caisse noire avérée, un licenciement justifié. Le récit des vainqueurs (Dominique Voynet a du renoncer à être candidate en 2014, pas seulement en raison de l'affaire du Méliès, mais en partie quand même : nos explications – celles des vaincus – étaient inaudibles) était hégémonique depuis la décision du juge (en mars 2015) qu'il n'y avait pas matière à poursuites, tant en ce qui concerne Goudet que ses supérieurs qu'il accusait d'être à l'origine de cette caisse noire. J'aurais donc l'occasion de revenir sous peu sur cette fausse lecture de la non-poursuite par la justice pénale que Goudet et ses idôlatres nous ont servi au printemps dernier.