Si loin, si près, de Montreuil (2)
Par Patrick Petitjean
L’hedomadaire Politis (on le trouve en kiosque, ou sur son site) publie dans son numéro du jeudi 13 février un dossier sur la démocratie locale, introduit par Patrick Piro. Il y montre la diversité des listes citoyennes, dans leur idéologie comme dans leurs rapports aux partis politiques. Le dossier comprend des reportages sur des expériences à Grenoble, Saillans et Kingersheim. Le plus passionnant est le bilan tirée par Sylvia Voinet, adjointe d’une petite ville près de Troyes, sur ses deux ans de mandats.
L’hedomadaire Politis (on le trouve en kiosque, ou sur son site) publie dans son numéro du jeudi 13 février un dossier sur la démocratie locale, introduit par Patrick Piro. Il y montre la diversité des listes citoyennes, dans leur idéologie comme dans leurs rapports aux partis politiques. On est parfois à plein dans la « citoyenneté-bashing »,un phénomène que l’on connaît bien à Montreuil avec l’ex-maire Jean-Pierre Brard.
Le dossier comprend aussi des reportages sur des expériences à Grenoble, Saillans et Kingersheim : transformer les pratiques du pouvoir, faire prendre les décisions par les habitants autant que les élus, ce n’est pas si simple. Il n’y a pas de modèle idéal, pas plus Grenoble que Saillans ou Kingersheim ou que Montreuil avec Dominique Voynet : taille et traditions politiques (parfois sur la longue durée) font de chaque ville des cas particuliers.
L’institutionnalisation des conseils de quartier – souvent ressentis par les habitants comme un prolongement de de l’appareil municipal, quelque soit leur forme – devrait conduire à regarder de plus près l’expérience de Kingolsheim, où les conseils participatifs semblent concernés des projets, des thèmes, et non des morceaux de ville.
Mais, pour moi, le plus passionnant est le bilan tirée par Sylvia Voinet, adjointe d’une petite ville près de Troyes, sur ses deux ans de mandats comme élue et citoyenne. Son témoignages est en libre accès ici.
En voici quelques citations commentées :
« je me suis donc positionnée sur l’écologie, très rapidement qualifiée par eux de développement durable… J’aurais dû me méfier ». Développement durable, écoquartier, transition énergétique, environnement, cadre de vie : ces mots, certains remontant aux années 60 ou 80, sont de plus en plus vides de sens à l’époque du verdissement superficiel. Nous ne nous sommes pas suffisamment méfiés sous le mandat de Dominique Voynet…
« Les opportunités d’agir sont fabuleuses quand on est élu ». Cela fait écho au bilan fait par Damien Carême de ses mandats de maire à Grande Synthe. Et bat en brèche le « on voudrait bien, mais... », « nous n’avons pas de marges de manœuvres... » et « c’est la faute du Préfet et de l’État... ».
« J’ai exercé des délégations de maire adjointe.J’ai assez rapidement apprendre comment ça marche : les stratégies d’alliance, voire une certaine forme de chantage, sont une pratique nécessaire si l’on veut arriver à ses fins. Mais à ce moment-là, je ne pensais pas que plus de la moitié de mon temps serait consacré à des querelles de palais ». Un vécu banal, hélas…
« Je refuse aujourd’hui de me rengorger et de me satisfaire des mesurettes qui ont été mises en œuvre pendant ces douze années ». L’autosatisfaction des élus sortant est parfois comique aux yeux des habitants.
« Une vision politique, la plupart du temps, dirigée vers la future récolte de voix. Sur six années de mandat, un nouvel élu en travaille trois pour la ville, si l’on met de côté toutes les tâches plus ou moins inutiles (commémorations, inaugurations et autres pince-fesses)... ». Là encore, il y a de l’écho du côté de Montreuil…
Les passages sur le démocratiewashing sont aussi remarquables, tout comme ses propositions pour démocratiser le système sans changer la constitution.
Patrick Petitjean, le 16.2.2020
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