On attend toujours les attendus du jugement, mais, a priori, ce n'est pas le fait d'avoir éventuellement distribuer un tract le samedi matin, mais seulement deux annonces figurant dans ce tract. Un prétexte bien ténu. Compte tenu du faible écart, le « doute » a bénéficié à la liste d'opposition. Celle-ci avait d'ailleurs fantasmé sur une éventuelle décision du TA inversant les résultats du scrutin, sans nouvelles élections. On en est loin.
Jean-Yves Montus a annoncé son intention de faire appel, devant le Conseil d'État, de la décision du TA, il a un mois pour ce faire. La décision finale – confirmation de l'annulation ou validation du résultat des élections – interviendra dans un délai d'un an.

Cette affaire trouve sa source dans un entre deux tours agité. Dès le lendemain du 1er tour, la liste d'opposition a diffusé un tract particulièrement violent, totalement personnalisé contre le maire sortant. Le style de pamphlet et le contenu qu'un parti d'extrême droite pourrait signer. Une manière de concevoir la compétition électorale comme un ring de box. Comme alternative à la municipalité actuelle, cela ne le fait pas. Ce tract est accessible ici.
C'est en réplique à ce premier tract que la liste du maire sortant a diffusé un tract dont le contenu a été pointé par le TA pour annuler le 2e tour. Ce tract est aussi accessible ici.
Jean-Yves Montus n'est pas exempt des dérapages violents : j'avais noté dans un billet encore accessible ici ses propos à l'égard de notre liste « de gauche, écologiste et citoyenne » lors d'un de ses meetings publics avant le 1er tour.

Sous réserve de confirmation juridique, tout repartira donc de la proclamation des résultats du 1er tour. Les trois listes qui s'étaient présentées au 1er tour, et pouvaient se maintenir, restent en lice. Elles ne peuvent être modifiées, sauf en cas de fusion entre 2 d'entre elles.
Les trois listes ont annoncé leur intention de se représenter telles que. Au stade actuel, pour la troisième liste, conduite par Sébastien Teulé, nous n'avons aucune raison de changer notre position.

Si le recours de Jean-Yves Montus contre la décision du TA de Pau est aussi légitime que le recours d'Anne-Marie Dauga contre le résultat des élections, nous risquons de repartir pour une année de glaciation politique, une année de campagne électorale, à savoir que décisions de la municipalité comme les interventions des oppositions, vont être surdéterminés par leurs conséquences électorales supposées. Tout va être dans les postures, avec un débat politique paralysé. Les annonces comme quoi tout va continuer comme si de rien n'était (légalement c'est possible, politiquement ça l'est moins) pendant un an sont justement dans ce registre de la posture. Et au final, ce sont les habitants de Soustons qui vont en faire les frais.

Si les élections avaient lieu à court terme, tout le monde sent que le maire sortant serait sur un siège éjectable, tant pour la situation locale que pour la crise du PS, en particulier dans les Landes.
Pour des élections à plus long terme, tout dépend du bilan que le PS tirera ces prochains mois de la séquence électorale (municipale puis européenne) qui vient de se dérouler, sans parler de la distanciation annoncée de la politique suivie par le gouvernement Hollande-Valls. La balle est dans le camp du PS, local et départemental : bunkerisation ou ouverture démocratique aux habitants, à l'instar de ce que semble suggérer Renaud Lagrave. Si la municipalité socialiste veut conserver une chance d'être reconduite en 2015, le changement, c'est maintenant, à Soustons aussi.